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Passionné d'aventures en montagne depuis mon plus jeune âge, je vous propose de découvrir ce site internet dédié à mes périples en altitude. Vous y trouverez les récits, photos, et vidéos de toutes les ascensions que j'ai réalisées à ce jour dans le monde entier.

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COTOPAXI (5897 m) - Versant nord
Octobre 2021 - Andes, Équateur

Le Cotopaxi est un volcan d’Équateur culminant à 5897 mètres d’altitude et situé légèrement au sud de Quito, la capitale du pays. C’est le plus haut volcan actif du monde, et le second plus haut sommet des Andes équatoriennes, après le Chimborazo.

Beaucoup considèrent ce volcan comme le plus beau du monde. En effet ses pentes, recouvertes de glaciers et de neiges éternelles, donnent accès à un cratère parfait de 800 mètres de diamètre. Cette merveille de la nature est protégée par un parc national. Sa dernière éruption date de 2015, la plus importante ayant eu lieu en 1877.

La montagne, dont le nom signifie "cou de la Lune" en langue cayapa, fut gravie pour la première fois en 1872 par les géologues allemands Wilhelm Reiss et Alphons Stübel, accompagnés du Colombien Angel M. Escobar.

Afin de préparer au mieux son ascension et bénéficier d'un programme d'acclimatation progressif il est d'ordinaire prévu de gravir d'autres montagnes importantes du pays, telles que le Fuya Fuya (4263 m), l'Imbabura (4630 m), le Rucu Pinchincha (4696 m), l'Illiniza Nord (5126 m), ou encore le Cayambe (5790 m).

Jours 1 à 3 : Douche au Ciclopaseo et promenades autour de Quito
Récit de l'expédition
Galerie photos

Il était temps de sortir du placard mon "guide d'alpinisme en Equateur", acheté il y a 10 ans. Une fois dépoussiéré le précieux manuel, j'ai pu découvrir toutes les ascensions majeures de ce joli pays d'Amérique du Sud. Là-bas les choses sont simples : les reliefs sont organisés autour de la capitale, Quito, déjà perchée à 2800 mètres d'altitude. Par des pistes on accède facilement aux départs de randonnées, et on peut gravir dans la journée des sommets de plus de 4000 mètres. C'est donc une orgie de hauts sommets que je mets au programme de mes 3 semaines de séjour en Equateur !

J'ai confié la logistique de mon périple à une agence locale francophone, "Aventure Ecuador". Ils sont en charge d'organiser les multiples déplacements, réserver les hébergements, les repas, les guides de haute montagne. C'est Beto, responsable de l'agence avec son épouse Carole, qui m'accueille dès l'aéroport. Il me conduit ensuite chez eux, pour un briefing complet sur la suite des opérations.

Je passe les premiers jours dans la petite dépendance attenante à leur maison. Pour m'imprégner de l'atmosphère du pays je commence par traverser Quito en vélo, profitant du dominical "ciclopaseo", la voie réservée aux cyclistes qui traverse la capitale de part en part. 58 kilomètres, quand même. Une vraie mise en jambe, malheureusement gâchée par les conditions climatiques qui, je l'espère, seront meilleures pour la suite du périple...
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Caracara perché au sommet du Pasochoa
Les jours suivants je débute mon acclimatation. Tout d'abord en faisant une promenade à l'Ilaló (3188 m), un volcan très érodé qui offre un joli point de vue sur la vallée de Tumbaco. Le parcours démarre à la Merced et grimpe jusqu'à une immense croix. Un peu plus loin un renard passe tranquillement à quelques mètres de moi. Pas farouche la bête ! Puis, après m'être époumoné sur un sentier raide et glissant, je rejoins le sommet principal près duquel se trouvent des terres cultivées.

Le lendemain je me dirige vers le Pasochoa. Une montagne aux deux visages : côté ouest un cratère éventré, occupé par une forêt andine primaire qui interdit l'accès au sommet. Pour en faire l'ascension on montera donc par l'autre versant, côté est, dans des prairies de paramo, ces hautes herbes d'altitude. J'atteins par là le Pasochoa Dos (4110 m), sur lequel je reçois la visite d'un caracara qui a flairé le déjeuner, avant de rallier par l'arête le Pasochoa Uno (4199 m). Le ciel dégagé me permet d'observer mes futurs objectifs : Cayambe, Illinizas, Cotopaxi... Qui rivalisent de splendeur sous leurs tuniques enneigées. J'ai hâte d'y aller !
Jours 4 à 7 : Acclimatation autour d'Otavalo
A toute crête vers l'Imbabura
Beto et moi prenons la route d'Otavalo, au nord du pays. L'objectif est de poursuivre mon acclimatation sur les reliefs entourant la ville. Trois randonnées sont au programme.

Pour la première, je pars à la découverte de Cuicocha, une lagune niché au fond d'une large caldeira. Deux îlots volcaniques émergent au centre du lac. L'endroit est somptueux. En trois heures de marche je fais le tour de cette merveille, découvrant au passage son riche ecosystème, avant de m'offrir une balade en bateau sur ses eaux limpides. C'est pas tous les jours qu'on navigue sur un lac volcanique ! En résumé : touristique, mais à ne pas manquer.

Le lendemain je monte vers Mojanda, un complexe volcanique constitué de deux cratères imbriqués. Les crêtes culminent au Fuya Fuya (4263 m), que je gravis rapidement. La traversée entre le sommet oriental (4207 m) et le sommet principal est de toute beauté : aérienne mais peu difficile. Un classique de l'acclimatation équatorienne !
Dans le même genre, mais encore un peu plus haut, je m'attaque à l'Imbabura. L'ascension débute sur les hauteurs d'Ibarra. Le tracé s'élève dans le paramo, rejoins un joli col, puis grimpe jusqu'à la Primera Cumbre (4570 m). C'est là que s'arrêtent la grande majorité des randonneurs. Pour ma part, et comme toujours, j'ai à cœur d'atteindre le point culminant de la montagne. Alors je continue le long d'une arête, parfois en posant les mains, mais sans rencontrer de difficulté. Entre nuages virevoltants et éclaircies aveuglantes, ce parcours est vivifiant. Je profite de ces instants, seul sur la montagne, jusqu'à rejoindre la "Cumbre Máxima" (4640 m). Imbabura : done !

Enfin, je me réserve une journée complète de repos, à Otavalo. Et ça tombe bien c'est un samedi, jour du célèbre marché artisanal qui anime la cité. Je me promène dans un dédale de stands où les Indiens proposent leurs produits traditionnels : tapis, ponchos, bijoux, poteries, fruits, et autres victuailles...
Jours 8 et 9 : Changement d'hémisphère au Cayambe (5790 m)
Place aux choses sérieuses ! Après avoir rapidement gravi le modeste Cubilche (3841 m), par une triste matinée pluvieuse, nous montons en direction du refuge Ruales Oleas Berge. L'objectif : couronner cette semaine d'acclimatation rondement menée par la conquête d'un des "grands" du pays : le Cayambe. Cette montagne peu fréquentée, recouverte de glaciers, a ceci de particulier : son ascension démarre dans l'hémisphère sud et se termine dans le nord. Pour être parfaitement exact, c'est lors de l'approche chaotique en 4x4, par une piste très accidentée, qu'a lieu l'imperceptible franchissement de la latitude 0.
Le Cayambe au-dessus de la laguna Verde
Minuit à peine passé, mon guide Jorge et moi quittons le refuge pour débuter l'ascension. Une courte heure d'approche, sur un terrain instable, et voilà déjà l'entrée du glacier. Une fois équipés nous prenons pied sur les pentes débonnaires d'un vaste pan glaciaire. La montée est longue et régulière. Nous faisons donc plusieurs pauses photo pour rompre la monotonie de ce parcours nocturne. Juste sous le sommet, comme une ultime défense, la pente se redresse et quelques crevasses et séracs font leur apparition, nous obligeant à des circonvolutions.

Arriver sur la cime du Cayambe (5790 m) au lever du soleil est une immense joie ! Nous sommes seuls sur une montagne merveilleuse, à contempler le vaste panorama s’étendant des Andes à l'Amazonie. Telles des torches, les grandes montagnes d'Equateur se sont allumées. Avec une mention spéciale au lointain Reventador, cône dangereusement actif, qui célèbre notre succès d'une violente explosion suivie de son panache volcanique.

La redescente, vite expédiée, est l'occasion de faire un détour contemplatif vers la laguna Verde. A ne pas manquer également, lors du retour vers Quito : la "Mitad del Mundo", parcequ'on a rarement l'occasion de jouer à l'équilibriste sur la ligne exacte de l'Equateur, en ayant les pieds dans deux hémisphères différents !
Jour 10 : Chevauchée sur les Pichinchas (4776 m)
J'aurais aimé me reposer mais il y a dans ce pays bien trop de beaux sommets ! Alors j'enchaîne par la traversée intégrale des Pichinchas, les pics qui dominent directement Quito. J'atteins le plus élevé d'entre eux, le Guagua Pichincha (4776 m) au lever du jour. Je découvre alors son monumental cratère, finement recouvert de neige. Magnifique ! Ensuite je me lance à toute crête et passe par le Padre Encantado (4520 m), puis le Cerro Ladrillos (4575 m), et enfin le Rucu Pichincha (4696 m). De là je rejoins le téléphérique de Cruz Loma, qui me permet de retomber directement dans les rues de la capitale.
Jours 11 et 12 : Tempête aux Illinizas (5126 m)
Jusqu'à présent les conditions météorologiques, bien que capricieuses, ne m'avaient pas empêché d'atteindre les sommets. Mais aux Illinizas, la donne a radicalement changé. Voilà l'histoire : Fausto et moi étions partis motivés pour un séduisant doublé à "5000". Laissant nos affaires au refuge Nuevos Horizontes, nous avions filé vers l'Illiniza Nord (5126 m), le plus petit et le plus facile du duo. Nous pouvions voir notre objectif tout proche, faisant de furtives apparitions à travers les nuages. Tout se déroulait à merveille, nous avions facilement atteint la cime, et nous prenions tranquillement des photos près de la petite croix sommitale, lorsque tout a basculé.
Orage et neige sur les Illinizas
Un terrible éclair s'est abattu droit sur nous. En un dixième de seconde : un flash aveuglant, un claquement assourdissant, une vibration qui traverse mon corps. J'ai eu le réflexe, naturel mais déjà inutile, de me jeter au sol. C'est là, groggy, la tête dans les rochers, que je réalise : l'orage est sur nous. Mais je suis en vie. Fausto aussi. C'est un miracle. Vite, il faut fuir !

S'en suit un repli épique en pleine tempête de neige. Nous avons enclenché le mode "survie" pour tâcher de ne pas être foudroyés. Profitant du court et aléatoire intervalle entre deux détonations, nous courons de rocher en rocher pour nous abriter. Il faut éviter les points hauts, sur lesquels nous sommes vulnérables, alors nous improvisons une descente sur notre gauche dans un couloir raide. L'électricité est palpable, elle emplit l'air. Nous détalons avec au-dessus de nos têtes cette épée de Damoclès pouvant nous frapper à tout moment. Finalement nous parvenons à rallier le refuge.

Dans la soirée la tension redescend. Fausto raconte, avec un certain soulagement, notre débâcle aux autres occupants du refuge. En 30 ans de carrière il n'avait jamais vécu telle tempête. C'est dire ! Quant à moi j'ai le sentiment d'avoir "grillé un joker" comme on dit dans le jargon montagnard. Car clairement, il s'en est fallu de peu pour que nous trouvions la mort là-haut, surpris par un orage d'une violence inouïe.
Le lendemain nous tentons, sans grande conviction, de gravir l'Illiniza Sud, qui est l'un des sommets les plus difficiles d'Equateur sur le plan technique. Malheureusement les fortes accumulations de neige rendent la montagne très dangereuse, et nous faisons sagement demi-tour, bien refroidis il faut le dire par la mésaventure de la veille. Ces deux jours aux Illinizas furent une grande leçon d'humilité, à moi qui était persuadé de "dégommer" l'un après l'autre tous les sommets du pays ! La montagne a un pouvoir, qu'elle n'utilise heureusement pas trop souvent : celui de remettre les alpinistes à leur place.
Jour 13 : Quiétude au Quilotoa (3930 m)
Il fallait faire retomber l'adrénaline des jours derniers. Pour cela rien de mieux qu'une balade bucolique autour de la lagune Quilotoa !

L'accès se fait par le petit village du même nom, très couleur locale et en plein essor touristique. 3 heures de randonnée sont nécessaires pour faire le tour des arêtes culminant au Monte Juyende (3930 m). Tout du long les vues sont splendides sur les eaux vert émeraude et sur les terres indigènes. C'est un vrai plaisir d'évoluer dans un décor aussi enchanteur !

Sur le retour vers Zumbahua il est intéressant de s'arrêter au bord du canyon Toachi, superbement sculpté par les eaux.
Reflets émeraudes dans la lagune Quilotoa
Jours 14 à 16 : En apesanteur au Cotopaxi (5897 m)
Nous pénétrons désormais, munis des autorisations requises, dans un sanctuaire : le parc national du Cotopaxi. Un espace fabuleux au milieu duquel trône celui qui est à mon sens le plus beau volcan de notre planète : le Cotopaxi, merveille de la Nature, pyramide suprême sous sa carapace de glace. Mais avant d'en découdre avec lui, je m'aguerris lors d'une randonnée alpine aux voisins Rumiñahui. Ces sommets, faciles mais escarpés, requièrent un pied sûr et un certain sens de l'itinéraire.
Ils sont rapidement accessibles par leur versant oriental, au départ de la jolie lagune de Limpiopungo. Après une phase d'approche dans le paramo j'atteins par des éboulis le Rumiñahui Central (4631 m) dans les nuages. Sans m'attarder je poursuis, m'abrite dans une cavité pendant une heure pour laisser passer le traditionnel orage équatorien du midi, puis escalade le Rumiñahui Nord (4721 m), culmen un peu enneigé, avant un long retour pluvieux vers le lodge Tambopaxi.

Le lendemain je me réveille dans un décor de rêve. J'écarte les rideaux de ma chambre et suis ébloui par le tableau : le Cotopaxi est irréel. Son cône parfait brille de mille feux. Je profite de cette matinée ensoleillée pour faire une balade à cheval au pied de l'étincelant mastodonte.

C'est le grand jour. Celui inscrit en lettres capitales dans un dense programme d'ascensions. En avant pour le "Coto" ! Nous sortons du lodge à minuit et roulons en 4x4 jusqu'au parking à 4600 mètres d'altitude. Dans un premier temps nous montons efficacement au refuge José Ribas, où nous rejoignons d'autres cordées. L'heure qui suit n'est guère réjouissante, à zigzaguer dans une pente sans saveur. Puis c'est l'entrée sur le glacier, qui promet davantage de spectacle.
Le Cotopaxi, chef-d'œuvre de la Nature
Le tracé de la voie normale est torturé. Il est d'ailleurs modifié chaque année, selon la disposition des crevasses et séracs au milieu desquels il serpente. L'ambiance est grandiose mais malheureusement, en montant dans l'obscurité, on ne perçoit pas le décor dans lequel on évolue. Et ce n'est pas le faible éclairage de nos frontales qui pourra rendre leurs dimensions aux immeubles de glace qui nous entourent. Alors c'est le nez dans nos crampons que nous nous élevons, lentement mais sûrement, à pas de métronome, le souffle court mais les idées claires. Forts de l'expérience de Fausto, et renforcés par mon acclimatation idéale, nous doublons les autres cordées.

La pente se redresse sous le Yanasacha, une esthétique falaise qu'il faut contourner par l'ouest pour accéder aux rampes finales. Nous nous frayons un chemin entre des blocs de glace. Un dernier coup de rein et c'est l'extase : nous émergeons au sommet du Cotopaxi (5897 m), le plus haut volcan actif du monde !

J'ai vécu de nombreux levers de soleil en montagne, mais dans ma mémoire celui-ci supplantera tous les autres. Etre témoin de cette lumière divine qui jaillit de l'Amazonie, qui éclaire le somptueux cratère, et sentir ses doux rayons caresser mon visage gelé par six heures d'ascension nocturne. Quel moment délicieux ! La vue est sensationnelle mais le vent glacial n'incite pas à l'immobilité. Alors après avoir célébré notre succès nous faisons demi-tour, dévalant les pentes glaciaires, sans omettre de faire des arrêts contemplatifs.
De retour dans la chaleur du lodge, Fausto me remet mon certificat d'ascension du Cotopaxi. Un sympathique moment de joie partagée et un bout de papier, certes futile, mais qui permet de matérialiser notre triomphe. Ensuite nous sortons du parc national et faisons la route jusqu'à Baños, une ville thermale située plus au sud.
Jours 17 à 19 : Activités autour de Baños
C'est à Baños que les touristes, étrangers comme équatoriens, viennent passer leurs week-ends. En effet on peut y pratiquer maintes activités de montagne : la randonnée bien entendu, mais aussi le parapente, le canyonisme, le rafting, le saut à l'élastique... Il y en a pour tous les goûts.

De là on peut se rendre rapidement, en descendant une vallée décorée de puissantes cascades (Pailon del Diablo, Agoyán... à ne pas manquer), à Puyo, porte d'entrée de l'Amazonie. On passe ainsi des hauts reliefs enneigés aux immensités tropicales de la forêt. Je sollicite un tour-opérateur local qui m'y organise une journée au programme chronométré : immersion dans une communauté kwecha, avec initiation aux danses traditionnelles et à la sarbacane, puis déjeuner au mirador Indichuris, descente en pirogue sur le río Pastaza, et enfin randonnée dans la jungle jusqu'à la cascade Hola Vida pour une baignade vivifiante.
Baptême de parapente face au Tungurahua
Très tôt le lendemain, bien en jambes, je me lance à l'assaut du furieux Tungurahua (5023 m), l'immense colosse qui domine Baños. Un volcan à forte activité éruptive dont l'accès a longtemps été interdit. Son ascension n'est pas pour les tendres, et elle est marquante à plus d'un titre.

Primo, car le parcours, en plus d'être d'une longueur conséquente - 2200 mètres de dénivelé positif - est truffé d'embûches. En effet la première partie se déroule sur un sentier boueux et particulièrement glissant. La seconde partie, au-dessus du refuge Nicolás Martínez, s'effectue sur une pente raide où le sol volcanique instable freine considérablement la progression. Une ascension éprouvante, du début à la fin !

Secundo, car on traverse tous les étages andins : aux terres cultivées succède la forêt luxuriante (formant même de véritables tunnels de végétation !), ensuite vient le paramo, puis les pentes rocailleuses, et enfin les neiges éternelles bordant le cratère. L'accès au point culminant se fait en marge d'un glacier mourrant, à travers les fumeroles exhalées des entrailles du monstre. Tout ceci est somptueux. Absolument seul sur la montagne, je profite de cette atmosphère inhabituelle et de la vue sur de prestigieux voisins : le mystérieux Altar, et le robuste Chimborazo.
Jours 20 et 21 : Autour du Chimborazo
Le Chimborazo justement, parlons-en. L'ascension de cette montagne mythique, point culminant de l'Equateur, devait être le point d'orgue de mon périple. Mais tragiquement, une semaine auparavant, une avalanche s'est déclenchée sur la voie normale, emportant la vie de six alpinistes. Le temps que les secours s'organisent et récupèrent les corps des malheureux, le gouvernement a décidé de fermer tout accès à la montagne. C'est forcément une déception pour moi, mais je relativise : j'ai la chance d'être toujours en vie, et j'aurai l'occasion de revenir ici. Dans 1 an, 5 ans ou 30 ans, le "Chimbo" sera toujours là pour que j'y fasse crisser mes crampons.
Vigognes se découpant sur le puissant Chimborazo
Nous nous approchons toutefois de la bête, en parcourant ses flancs, tout en restant à bonne distance des lieux du drame. Le Chimborazo lodge, établi côté sud, est un coin de paradis. Le refuge, décoré comme un musée, rend un vibrant hommage aux glorieux alpinistes qui, de tout temps, ont marqué l'histoire de notre discipline.

Afin de mieux découvrir le secteur nous visons un sommet satellite : le Carihuairazo. Ce fut autrefois la montagne jumelle du Chimborazo, mais elle s'est littéralement effondrée lors d'éruptions, et le réchauffement climatique a récemment fait sa triste œuvre en la dépouillant de son glacier.

L'ascension n'est pas difficile et se déroule dans un cadre superbe. Nous traversons de grandes étendues de paramo, sous les yeux curieux des vigognes qui ont colonisé la réserve faunistique depuis leur introduction il y a plusieurs décennies. Un chien errant (qui sont bien trop nombreux dans ce pays, soit-dit en passant) nous accompagne sur le chemin, des heures durant. Soudain, dans notre dos, les nuages se dispersent, dévoilant la magistrale face nord du Chimborazo. Une puissance titanesque se dégage de ce colosse de glace !

En milieu de journée la météo se gâte, une fois de plus, et c'est dans les nuages que nous atteignons le sommet du Carihuairazo (5018 m), en passant par des névés pour finir sur une arête exposée. La neige commence à tomber, et la visibilité est nulle. Compte tenu de notre mésaventure aux Illinizas nous préférons redescendre illico.
Jour 22 : ¡ Ecuador, tu conquistaste mi Corazón (4790 m) !
Un "petit" dernier pour la route ! Avant de m'en retourner vers ma trop plate contrée nantaise je fais une ultime sortie au Corazón, un sommet facile qui domine la ville de Machachi. Un habitant du village me dépose à l'entrée de la réserve naturelle. Je franchis la barrière, signe le registre, et m'élève vers la montagne. C'est simple : il me suffit de suivre les panneaux indicatifs. Je prends rapidement pied sur l'arête sud, un peu grimpante, et la suis jusqu'à la cime. Je reste un long moment là-haut, malgré une visibilité nulle (comme un symbole !), car je suis triste à l'idée de quitter les montagnes équatoriennes qui m'ont offert tant de savoureux moments.

Achever mon voyage sur cette montagne c'est aussi une forme de clin d'œil, car en espagnol Corazón signifie "Cœur". Et c'est bien de ça dont il s'agit : l'Equateur, par ses habitants chaleureux et ses montagnes fabuleuses, a su gagner mon cœur. J'y reviendrai à coup sûr, car malgré les 21 sommets gravis lors de mon périple, il en reste encore de beaux à conquérir ! Chimborazo, Antisana, Illiniza Sud : le rendez-vous est donné !
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