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Passionné d'aventures en montagne depuis mon plus jeune âge, je vous propose de découvrir ce site internet dédié à mes périples en altitude. Vous y trouverez les récits, photos, et vidéos de toutes les ascensions que j'ai réalisées à ce jour dans le monde entier.

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Tentative au DENALI
Mai 2011 - Alaska Range, USA
Jour 1 : Dépose sur le glacier Kahiltna
Récit de l'expédition
Galerie photos

Les choses s'enchaînent depuis notre atterrissage à Anchorage. Nous avons tout juste le temps de faire quelques emplettes à Walmart pour acheter de la nourriture. Car dès le lendemain matin une navette nous conduit vers le nord sur près de 200 km, jusqu'au charmant petit village de Talkeetna. C'est ici qu'il nous faut remplir les dernières formalités : rencontrer les rangers du Denali Park pour récupérer le permis d'ascension, et suivre une présentation très instructive de l'ascension du Denali. Ceci fait nous visitons rapidement le village puis nous nous dirigeons vers l'aérodrome. La compagnie K2 Aviation nous accueille. Nous bouclons nos sacs et embarquons à bord d'un petit bimoteur Cessna.

L'appareil s'arrache du sol et s'élève rapidement dans le ciel de l'Alaska. Nous sommes accompagnés par deux alpinistes allemands (que nous croiserons ensuite à de multiples reprises durant l'ascension et avec qui nous nous lierons d'amitié). Nous survolons d'immenses étendues sauvages. Le panorama est fabuleux sur la toundra : des forêts et des rivières à perte de vue ! L'appareil se dirige vers le nord-ouest et atteint les premiers contreforts de l'Alaska Range. A mesure que nous nous enfonçons dans le massif, nous découvrons des glaciers toujours plus gigantesques (64 km pour le glacier Ruth) et des sommets toujours plus élevés. L'avion pénètre dans la large vallée où s'écoule le glacier Kahiltna. Après 45 minutes d'un vol captivant, nous arrivons en vue de notre point d'atterrissage. Le frêle appareil se pose à proximité du camp de base, situé sur la branche sud-est du glacier Kahiltna, à 2200 mètres d'altitude.

Le Denali est une montagne située dans la chaîne d'Alaska, au centre de l'Etat du même nom. Il s'agit du point culminant des Etats-Unis et de toute l'Amérique du Nord, avec une altitude de 6194 mètres. Ce sommet fut très longtemps appelé Mont McKinley jusqu'à ce qu'en 2015, après un différend, on lui redonna son nom autochtone de "Denali", ce qui signifie "celui qui est haut" en koyukon, une langue athapascane.

C'est une montagne gigantesque par son volume et par son élévation. Sa hauteur remarquable, son climat extrême et sa situation géographique arctique en font d'ailleurs un des sommets les plus difficiles à atteindre au monde. Ce n'est qu'en 1913 qu'est réussie sa première ascension, par une expédition menée par Hudson Stuck. Quelques années plus tard la montagne intégra la zone protégée du parc national.

De nos jours le Denali est très fréquenté, notamment du fait de son appartenance à la liste des "Seven Summits". Les grimpeurs tentent généralement l'ascension par la West Buttress, une voie ouverte en 1951 par Bradford Washburn après une minutieuse étude aérienne. Cet itinéraire peu difficile techniquement emprunte les immenses glaciers, dont certains atteignent 80 kilomètres de long, qui ceinturent la montagne.

Quelques personnes nous accueillent et nous remettent les bidons de fioul, indispensables pour le réchaud. Le cadre est déjà grandiose : au nord nous apercevons au loin le Denali, à l'ouest le Mont Foraker (5304 m) couvert de glaciers, et à l'est les 2000 mètres de parois du Mont Hunter (4442 m). Nous voilà au milieu des trois montagnes majeures de l'Alaska Range. Impressionnant ! Il est environ 17h. Nous sommes si impatients de débuter l'ascension que nous hésitons à partir immédiatement vers le camp 1. Il faut dire qu'à cette latitude la lumière du jour est bonne jusqu'à 1h du matin. Nous nous ravisons finalement, et installons notre tente au camp de base.
Atterrissage au camp de base
Jour 2 : Approche au camp 1
L'approche grandiose du Denali
Au matin le ciel est complètement dégagé et l'ambiance est magnifique au camp de base. Nous plions nos affaires et les répartissons à poids égal entre nos sacs à dos et nos pulkas. Nous espérons avoir trouvé le meilleur système pour tracter le tout sans trop de gêne. Voilà enfin le grand départ !

La première partie de l'étape consiste à descendre la branche sud-est pour rejoindre l'axe principal de l'immense glacier Kahiltna. Les premiers pas sont un peu hésitants car il faut nous accoutumer à la progression avec pulka. Le tracé contourne le Mont Frances (3185 m), une montagne à l'altitude modeste mais aux lignes plutôt esthétiques. Nous descendons jusqu'à l'altitude de 2000 mètres, puis la trace s'infléchit au nord-ouest.
Dans une longue progression quasi-plane nous remontons le glacier, au milieu de magnifiques sommets qui, de part et d'autre, sont couverts de dizaines de glaciers. Quelle ambiance ! Très vite nous découvrons notre objectif final, le Denali, avec son immense face sud haute de plus de 3000 mètres. Après 4 heures d'approche paisible nous atteignons le camp 1, situé à 2370 mètres.
Jour 3 : Au-dessus du camp 2
Le vent s'est levé durant la nuit. Quelques nuages viennent caresser les pentes environnantes. En tout début d'après-midi le temps devient légèrement plus clément, et nous choisissons finalement de partir en direction des camps supérieurs. A partir d'ici le tracé prend de l'altitude. La pente se redresse, et la pulka se fait plus pesante. Vers 2800 mètres se trouve le camp 2, mais celui-ci est peu utilisé car il est très exposé aux vents du nord. Comme la plupart des équipes nous prolongeons donc notre effort. Plus haut il faut parcourir une succession de longs faux-plats. Cela nous épuise et parvenus vers 3100 mètres, nous abdiquons. Le froid et la fatigue ont eu raison de nous pour aujourd'hui. Dans la tempête nous creusons à la hâte un emplacement, y plaçons la tente et nous réfugions dans nos duvets.
Jour 4 : Installation au camp 3
Un peu émoussés par les efforts de la veille, nous nous contentons simplement de compléter les 200 mètres de dénivelé qui nous séparent du camp 3. Une fois rendus nous bénéficions de toute l'après-midi pour nous reposer et profiter du cadre splendide dans lequel nous nous trouvons. Le camp est situé dans le creux d'une combe, bien protégé par de grandes pentes de glace. Quelques séracs nous entourent, mais aucun ne menace. Nous effectuons notre première "cache" dans laquelle nous entreposons une partie du matériel que nous jugeons superflu pour la suite : nos raquettes, une de nos pulkas, quelques habits, quelques denrées... Puis nous rebouchons le trou et marquons l'emplacement exact à l'aide d'un tuteur. Le temps est radieux et les avions effectuent de nombreux survols du massif. Il y a une petite dizaine de tentes au camp 3, il faut dire que la saison ne bat pas encore son plein. D'ici une semaine nous verrons affluer le gros des expéditions.
Jour 5 : Portage et acclimatation vers le camp 4
Au-dessus du camp 3 les pentes sont plus relevées (35° environ), il devient donc laborieux de traîner sa pulka. Certains le font tout de même, mais à grand-peine. En ce qui nous concerne nous optons pour une autre tactique : charger nos sacs à dos pour effectuer un portage de matériel vers le camp 4.

L'entame est rude : 200 mètres bien raide, avec une trace qui monte "droit dans le pentu" ! D'entrée le ton est donné, la journée promet d'être longue et épuisante. Le sentier rejoint à 3600 mètres un col peu marqué situé sur la principale ligne de crête de l'Alaska Range. Le panorama s'ouvre alors sur la partie nord du massif. De grands glaciers s'étalent à nos pieds et vont se perdre dans les immensités de la toundra. La vue s'étend sur plusieurs centaines de kilomètres. Dans cette direction il n'y a pas âme qui vive, hormis quelques villages isolés au bord de l'océan Arctique et du détroit de Béring, à un bon millier de kilomètres. Quel spectacle étourdissant, pour les Européens que nous sommes, de voir de telles étendues inhabitées !
Pause à 3600 mètres
La voie s'élève en traversée pour éviter par la gauche un ressaut rocheux. Pour ceux qui montent avec leur pulka, ce passage raide en dévers devient vite un calvaire. Personne n'a cru opportun d'y tracer des lacets, et c'est bien dommage car nous nous épuisons. Lentement nous rejoignons un replat à 3800 mètres. Courte pause puis nous reprenons notre effort. Après un faux-plat montant puis un énième raidillon nous parvenons à Windy Corner, à 4120 mètres. C'est un endroit redouté pour les vents violents qui y déferlent, mais c'est un passage clé car ce col donne accès à la partie supérieure du versant sud du Denali. Et c'est là le point faible de la montagne !

Un peu plus loin nous effectuons une nouvelle traversée à flanc (exposée aux chutes de pierres !) puis nous parcourons de longs replats. En zigzaguant entre d'énormes crevasses nous finissons par atteindre le camp 4, le grand camp médical situé à 4320 mètres d'altitude. Le temps de creuser une seconde "cache", d'y laisser le contenu de nos sacs, et déjà il nous faut redescendre. Le retour vers le camp 3 est une libération. Nos sacs ne pèsent plus rien, et nous pouvons profiter pleinement du décor incroyable dans lequel nous évoluons.
Ambiance du soir au camp 4
Jour 6 : Installation au camp 4
Hier la montée au camp 4 fut éprouvante. Et aujourd'hui il faut remettre ça ! Cette fois-ci en portant la tente, les duvets, le réchaud... Autant dire que là encore ce ne sera pas une partie de plaisir et que de longues souffrances sont à prévoir. Ce qui m'amène à l'interrogation fondamentale de l'alpinisme, la question du "pourquoi", que je me suis maintes fois posée lors de mes ascensions, mais à laquelle je n'ai toujours pas trouvé de réponse. Probablement qu'il n'y a pas d'explication rationnelle à ce désir qui anime les gens comme nous, cet étrange masochisme qu'ont les "Conquérants de l'inutile" à souffrir sur une montagne et à vouloir sans cesse y revenir.

Nos sacs sont bien chargés, et nous emmenons une pulka à vide qui nous servira lors du retour. A nouveau nous franchissons Windy Corner et au bout de longues heures d'efforts nous atteignons le camp. Des abris sont déjà érigés et nous avons juste à installer nos affaires entre les murs de glace. Nous récupérons le matériel laissé la veille dans la cache, puis nous commençons la longue et pénible corvée quotidienne qui consiste à faire fondre la neige pour remplir nos gourdes et faire chauffer nos "délicieux" lyophilisés. En soirée la vue est magnifique sur les montagnes qui nous entourent, en particulier sur le Mont Hunter et le Mont Foraker qui découpent l'horizon.
Jour 7 : Repos au camp 4
Repos (mérité !) et acclimatation sont à l'ordre du jour. Le camp est bien peuplé. Des expéditions viennent du monde entier et cela permet de faire d'enrichissantes rencontres. Allemands, Italiens, Suisses, Américains... Nous sommes nombreux à nous attaquer au "High One" ! Quelques rangers veillent au respect des lieux, donnent des conseils de prudence et fournissent aux grimpeurs de précieuses prévisions météorologiques. Chaque soir à 20h un bulletin météo est diffusé par radio.

Les prévisions ne sont pas encourageantes malheureusement. Après avoir profité d'une semaine de beau temps il semble que les conditions vont aller en empirant dans les jours à venir... Difficile donc d'établir une stratégie en vue de l'assaut final. Les rangers prévoient deux jours de temps mitigé avant l'arrivée d'une violente tempête qui devrait durer. Le soir-même les choses sont assez claires dans nos têtes : le sommet doit se faire dans les 2 jours sinon il ne se fera pas. Il faut tenter le coup en montant vite au camp 5 et en enchaînant une tentative vers le sommet dès le lendemain.
Jour 8 : Montée au camp 5
Depuis 2 jours nous avons pu observer au-dessus de nos têtes l'itinéraire qui mène vers le dernier camp. Nous avons même pu suivre la lente progression de plusieurs cordées. Nous savons donc déjà que ce sera une rude journée. En fait au-dessus du camp 4 chacun y va de sa petite stratégie. Compte tenu des prévisions météo nous sommes un peu pressés par la montre et nous optons donc pour une seule et lourde montée. Une grande pente de neige permet de s'élever au-dessus du camp et d'atteindre vers 4900 mètres d'altitude les cordes fixes installées par les rangers. Ces cordes permettent de surmonter une pente de glace assez relevée (50°). A l'aide d'un jumar nous franchissons l'obstacle en toute sécurité, et prenons pied sur l'arête sud-ouest, la fameuse "West Buttress". L'effort a été harassant et c'est les dents serrées que nous poursuivons sur le fil de l'arête. Physiquement je coince, et c'est au courage que je continue de mettre un pied devant l'autre. Le parcours est plutôt esthétique mais pas sans dangers. Car même si la voie est équipée ça et là de cordes et de pieux, il faut rester vigilant sur ce tronçon aérien qui ne tolère aucun écart. Au bout de longues heures de souffrance nous atteignons enfin à 5240 mètres d'altitude le "High Camp", vidés de nos forces.
Sur la West Buttress, à 5000 mètres
Jours 9 à 13 : Attente dans la tourmente
Le lendemain matin la météo est vraiment "limite". La montagne est envahie par les nuages et un vent violent semble balayer le sommet. De plus nous ne sommes pas en pleine possession de nos moyens physiques, et nous ressentons un léger mal de crâne. Au moment où nous nous apprêtions à partir à l'assaut nous prenons donc la sage décision de rester au camp. Une décision difficile que nous regretterons plus tard.

Toujours est-il que ce jour-là une cordée italienne qui avait fait demi-tour au Denali Pass perd l'un des siens dans une crevasse. "You don't need rope" nous avait dit, sûr de sa force, le malheureux alpiniste quelques jours auparavant... La corde l'aurait pourtant sauvé. L'après-midi est ensuite rythmé par les délicates opérations de secours que les rangers mettent en place dans la tempête. Quelle montagne impitoyable que ce Denali !
Derniers rayons au camp 5
Les jours se suivent et se ressemblent. Blottis dans nos duvets nous tuons le temps, en relisant le même livre une seconde fois. Chaque soir nous espérons avoir de bonnes nouvelles de la météo, mais chaque soir c'est un nouveau coup de massue. La tempête se prolonge et il n'y a pas la moindre accalmie en vue. Jour et nuit des rafales terribles s'abattent sur notre tente, pourtant protégée par de hauts murs de neige. Au milieu de cette tourmente la température plonge jusqu'à -40°, ce qui nous coupe l'envie de sortir à l'extérieur, même pour admirer ce paysage polaire. Le sommet est si proche, quelques heures à peine, mais nous avons conscience qu'une tentative serait pure folie dans de telles conditions. Pris dans les nuages, nous aurions vite fait de nous égarer sur ces vastes pentes de glace. Une chose devient évidente : l'Homme n'a pas sa place ici.

Au fur et à mesure que les jours passent nos maigres espoirs s'amenuisent. Nos vivres également. Nous avons pourtant essayé d'économiser la nourriture pour rester plus longtemps, mais la situation n'est plus tenable. La tempête doit durer encore 3 jours minimum. Epuisés, tant sur le plan physique que mental, nous décidons de redescendre, après 6 nuits passées à 5240 mètres. Notre patience et notre entêtement n'auront finalement jamais été récompensés : à aucun moment nous n'avons bénéficié d'une fenêtre météo pour tenter le sommet.
Jours 14 et 15 : Retour vers la civilisation
A l'aube nous plions nos affaires. Le démontage de la tente devient un véritable combat avec ce vent et cette température polaire. Nous bouclons tant bien que mal nos sacs et prenons le chemin de la West Buttress. La descente est délicate dans ces conditions. La neige fraîche recouvre l'arête, et les rafales nous poussent vers le précipice. Prudemment nous progressons sur le fil, jusqu'à atteindre les cordes fixes. De là nous plongeons côté sud vers le camp médical. Sur ce versant les conditions sont bien plus supportables. Elles n'ont en tout cas plus rien à voir avec les bourrasques qui sévissent plus haut, autour du camp 5.

Une fois arrivé au camp, Henri constate qu'il souffre d'un début de gelures. Nous prenons conseil auprès d'un guide mais il n'y a pas vraiment de soins à apporter pour le moment. Le mieux est de redescendre sans tarder. Nous filons donc vers le camp 3. Nous croisons beaucoup de cordées, notamment des Japonais venus en nombre. Le ciel s'est couvert et c'est finalement sous d'épais flocons que nous atteignons le camp en milieu d'après-midi. Il y a désormais un monde fou ici (une centaine de personnes !), ces expés s'étant accumulées car elles n'ont pu franchir Windy Corner les jours précédents du fait des conditions climatiques.

Le lendemain nous partons sous la neige malgré une visibilité nulle. Heureusement l'itinéraire est bien balisé par des piquets. Sur les pentes douces la pulka ne se fait presque plus sentir. Mais dès que l'inclinaison augmente celle-ci a une fâcheuse tendance à vouloir doubler ! Après quelques incidents matériels nous arrivons au camp 1.
Le ciel est plus dégagé sur le glacier Kahiltna et le soleil fait son apparition. Mais ses chauds rayons, qui nous accompagnent jusqu'au camp de base, puis lors du vol retour vers Talkeetna, ne nous font pas sortir de l'affaissement moral dans lequel nous nous trouvons. L'échec est difficile à digérer compte tenu des efforts que nous avons produits depuis deux semaines. Nous n'en sortons pas indemnes, que ce soit physiquement (les gelures d'Henri se sont aggravées et vont lui valoir plusieurs semaines de soin) ou mentalement (comment trouver la force de revenir en ces lieux après un revers si cruel ?).

La frustration est énorme, mais en définitive il n'y a guère de regrets à avoir. Car nous avons donné notre maximum. Le Denali ne voulait tout simplement pas de nous. En tout cas cette expédition fut riche en enseignements. Forts de cette expérience, nous espérons prendre notre revanche dans les années à venir !
Descente mélancolique vers le pied de la montagne. Pour mieux revenir ?
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