Le Ben Nevis est le point culminant des îles Britanniques avec 1343 mètres d'altitude. Situé près de la ville de Fort William en Écosse, il fait partie des monts Grampians dans les Highlands. Gravi pour la première fois en 1771, il est coiffé par les ruines d'un observatoire construit et utilisé à la fin du XIXe siècle pour effectuer des observations météorologiques qui sont restées très importantes dans la compréhension du climat en Grande-Bretagne. Celui qui sévit au sommet, extrêmement rude, lui vaut d'ailleurs son nom, Nibheis signifiant "malveillant". Un sentier par l'ouest, tracé à la même époque que l'observatoire, constitue toujours l'itinéraire le plus fréquenté, avec des dizaines de milliers de randonneurs chaque année. Les parois nord de la montagne sont également très prisées par les alpinistes et grimpeurs, notamment en période hivernale où elles constituent un bon terrain d'entraînement pour les plus aguerris. La fréquentation et l'image du Ben Nevis ont abouti, dans les dernières décennies, à une préoccupation de l'impact humain sur l'environnement. Elle a mené en 1980 à la création de la "Ben Nevis and Glen Coe National Scenic Area". La neige est présente au sommet pratiquement toute l'année, en particulier dans les ravines de la face nord. Dans la culture populaire, on dit que si la neige venait un jour à disparaître de son sommet, le Ben Nevis redeviendrait alors une propriété de la Couronne.
Voies d'ascension
Galerie photos
Chaque année de très nombreuses personnes font l'ascension du plus haut sommet des îles Britanniques. Beaucoup de randonneurs ont assez peu d’expérience de la marche en montagne et nombreux sont ceux qui se font surprendre par les rapides changements de temps. Chaque année des accidents mortels sont enregistrés. Un grand nombre d'entre eux est à mettre au compte des difficultés à se diriger vers ou depuis le sommet, en particulier en cas de mauvais temps et lorsque l'itinéraire principal est enneigé.
Le chemin muletier tracé en 1883, qui a pris le nom de Ben Path, demeure la voie d'ascension la plus simple et la plus empruntée. Il démarre sur la rive orientale du Glen Nevis, à 50 mètres d'altitude. Le chemin grimpe jusqu'au col où se niche le Lochan Meall an t-Suidhe, puis remonte le versant occidental pierreux en une série de lacets. Le chemin dans les éboulis instables, en particulier dans sa partie supérieure, peut être glissant et dangereux.
Un autre itinéraire, qui a la faveur des randonneurs expérimentés, commence à Torlundy, au nord du sommet, et suit le chemin le long de l'Allt a' Mhuilinn. Une variante permet d'y accéder par le Ben Path jusqu'au Lochan Meall an t-Suidhe puis en redescendant légèrement en direction du refuge Charles Inglis Clark. Ensuite, le sentier grimpe le Càrn Mòr Dearg et se poursuit le long de son arête jusqu'au sommet du Ben Nevis par quelques passages vertigineux. L'intérêt de l'ascension par ce versant est le panorama offert sur les falaises de la face nord.
La face nord du Ben Nevis est découpée d'éperons et d'arêtes. Elle est parcourue par de nombreuses voies classiques d'escalade sur toute sa longueur. Elle revêt également une importance majeure pour les ascensions hivernales, y compris sur les quatre arêtes principales.
Panorama vers Glen Nevis et Fort William
Jour 1 : Glen Coe & Buachaille Etive Mor (1022 m)
Tout juste débarqué de Glasgow, je file vers le nord à bord d'une voiture de location. Le volant est à droite, et il faut rouler côté gauche de la route... Pour le continental que je suis il faut compter un certain temps d'adaptation, et surtout faire preuve de beaucoup de concentration pour modifier mes habitudes de conduite afin qu'elles ne créent pas un accident. Je me faufile rapidement à travers les ondulations verdoyantes des Highlands. Après avoir longé le Loch Lomond, je poursuis plein nord pour arriver à l'entrée de Glen Coe, la plus belle vallée du Royaume-Uni. Sur la gauche, immanquable, la pyramide parfaite du Buachaille Etive Mor s'avance. Cette montagne est à mon sens la plus esthétique des îles Britanniques. D'ailleurs elle est souvent représentée sur les cartes postales estampillées "Highlands". Je bifurque à gauche et pénètre dans Glen Etive, la vallée qui occupe le versant sud de la montagne. Je me gare au pied de ce versant, à 180 mètres d'altitude. Malheureusement, la météo n'est pas de la partie : le ciel est chargé de nuages lourds et menaçants. Les averses de pluie se succèdent. J'attends donc une éclaircie, qui arrive finalement vers 16h30. Il est tard, mais j'ai encore le temps de faire l'ascension. Je me lance donc.
Dire que le terrain est humide serait un doux euphémisme. L'eau déferle sur toutes les pentes. Le sol en est gorgé. Durant les premières minutes j'essaie d'éviter les zones les plus imbibées. Mais c'est se donner beaucoup de mal, et très vite je me résouds à la méthode dure. Je ferai donc cette ascension avec les pieds trempés et congelés...
Je rentre dans la combe sud, nommée Coire Cloiche Finne, qui s'ouvre entre le Stob na Doire (1011 m) à gauche, et le Stob Dearg (1022 m) à droite qui constitue le point culminant de la montagne et donc mon objectif. Je récupère la trace d'un sentier boueux, qui monte abruptement jusqu'à un col situé à 900 mètres d'altitude. Dans la montée j'ai déjà essuyé plusieurs averses, et je me dis alors que le climat écossais n'est pas une légende... A mon grand désarroi tous les clichés que l'on véhicule sont en train de se vérifier ! Sur l'arête menant au sommet, les rafales accentuent la démence des éléments. Vêtu de mon poncho, qui offre une grande prise au vent, je suis à plusieurs reprises projeté au sol.
J'atteins le sommet, au bout d'une grande arête rocheuse. La vue est intéressante sur Glen Coe, bordée de sommets assez escarpés, et sur le réputé hôtel Kings House situé 800 mètres en contrebas. Par beau temps le panorama doit vraiment valoir le coup. Ma déception n'en est que plus grande. Je ne m'attarde pas et commence la descente. Alors que je rejoins le col, un timide rayon de soleil réussit enfin à percer la couche nuageuse. En plus de réchauffer ma carcasse frigorifiée, cela crée immédiatement une superbe ambiance pleine de contrastes. Le panorama reprend des couleurs, et moi aussi !
Arrivée au Stob Dearg (1022 m), point culminant de la montagne
Descente ô combien glissante sur des pentes d'herbe imbibées. Je reviens à la voiture vers 20h, avant que l'obscurité ne tombe sur la vallée. Je suis trempé, de la tête aux pieds. Le climat écossais m'a réservé un accueil typique. En tout cas je me souviendrai longtemps des débuts humides de mon périple à travers les hautes terres d'Ecosse !
Jour 2 : Ben Nevis (1343 m) & Loch Ness
Programme très chargé pour ce deuxième jour. La matinée sera consacrée à l'ascension du Ben Nevis qui, du haut de ses 1343 mètres d'altitude, est le point culminant des îles Britanniques. J'avais prévu de suivre l'itinéraire le plus élégant : l'arête est. Un parcours assez aérien qui permet de découvrir le célèbre versant nord de la montagne, le spot le plus fréquenté du Royaume-Uni par les grimpeurs et alpinistes. Mais aujourd'hui le sommet est empêtré dans les nuages, et pour m'éviter des problèmes d'orientation pour rejoindre l'arête, je choisis de me contenter de la paisible voie normale.
Dans l'ascension du Ben Nevis
Le départ a lieu à Achintee, situé à quelques kilomètres de la ville de Fort William, sur le versant oriental de Glen Nevis. Le Ben Path, un énorme sentier menant au sommet, démarre près d'une auberge à seulement 50 mètres au-dessus du niveau de la mer. Malgré l'altitude modeste de cette montagne, le dénivelé sera donc conséquent ! Compte tenu des montées/descentes de l'itinéraire, on peut même considérer ce détail rare : le dénivelé total sera supérieur à l'altitude finale !
Il a plu toute la nuit, mais au matin le ciel est plutôt dégagé. Le soleil m'accompagne un long moment alors que je me lance sur le sentier pavé. Un sentier qui est censé être bien tracé et entretenu tout du long mais, dans les faits, les éboulis rocheux instables, en particulier dans sa partie supérieure, le rendent glissant et dangereux. Malgré cela le Ben Nevis attire un nombre incroyable de randonneurs (environ 50 000 chaque année !). A côté de cela le Mont Blanc passerait presque pour une montagne sauvage !
Je m'élève doucement dans la direction de l'ouest. Plusieurs ponts permettent de franchir les torrents qui ruissellent dans la pente. Le sentier se redresse et s'infléchit au nord pour atteindre le Loch Meall an t-Suidhe, niché à 560 mètres d'altitude au niveau d'un large col. Puis je progresse dans le versant ouest, tout en éboulis, par une série de grands lacets. Les nuages ont pris possession de la montagne et, au-dessus de 1000 mètres, on n'y voit plus rien. Heureusement le tracé est clair, et d'immenses cairns ont été érigés le long du parcours, car il serait bien possible de s'égarer sur le grand plateau sommital. C'est en aveugle, un oeil sur l'altimètre, que j'atteins la large cime du Ben Nevis (1343 m) ! "The highest point in the UK" !
A défaut de profiter du panorama sur les Highlands, qui doit sans doute être superbe, je peux au moins découvrir au sommet les ruines de l'observatoire météorologique érigé en 1883 dans le but d'étudier le climat à cette altitude. Un abri de secours pour les randonneurs a été construit en haut de l'ancienne tour. Un monument aux morts en mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale a également été placé à proximité.
Dans la descente je croise un nombre impressionnant de randonneurs (environ 300 !). Nous sommes pourtant en dehors des périodes de vacances, un jour de semaine, avec une météo très moyenne... Je serais curieux de voir la foule qui doit se bousculer ici un beau jour de juillet ! J'étais en tout cas loin d'imaginer que le Ben Nevis, tout point culminant qu'il est, remporte un tel succès. En revenant vers la vallée le ciel s'est éclairci, les nuages sont plus clairsemés. Du coup la vue porte assez loin au nord, bien au-delà du bras de mer de Fort William. Voulant profiter à fond de ce créneau météo favorable (ils sont si rares ici !), j'occupe le reste de la journée en visitant les ruines du château d'Urquhart situé sur les rives du Loch Ness. J'ai beau cherché, je n'aperçois pas le monstre marin qui fait la réputation mondiale de ce lieu ! Puis je file encore plus au nord, où je savoure de superbes moments près du château d'Eilean Donan, alors que le soleil se couche sur le Loch Alsh. Il règne lors de cette soirée une ambiance extraordinaire, très typique de ce merveilleux pays qu'est l'Ecosse.
Loch Alsh, en soirée
Incursion sur l'île de Skye, réputée pour ses paysages. Sauf qu'il pleut sans discontinuer et que, avec ces tristes conditons climatiques, le spectacle n'est pas à la hauteur de mes espérances. Je décide tout de même de suivre mon programme : une randonnée dans la chaîne des Cuillins avec l'ascension de son point culminant, le Sgurr Alasdair.
Départ à l'extrémité de la vallée de Glen Brittle, près d'un camping, à quelques mètres de la plage ! Là encore le dénivelé à effectuer sera important. Un sentier monte dans les prairies, plein est, en direction de la chaîne de montagne des Cuillins. Les sommets escarpés ne sont pas visibles. Ils sont empêtrés dans un brouillard épais qui ne se lèvera pas de la journée. Je passe près d'un petit lac, le Loch an Fhir-bhallaich, puis rentre dans un vallon appelé Coire Lagan. L'endroit est très impressionnant : de chaque côté de grandes parois s'élèvent et disparaissent dans les nuages. A gauche se trouve l'Inaccessible Pinnacle, qui porte bien son nom puisqu'il s'agit du sommet le plus difficile du Royaume-Uni. A droite le Sgurr Alasdair, dont je ne peux discerner le sommet. Le vallon est barré par un mur rocheux. En grimpant facilement entre les blocs mouillés, par une étroite ravine, je me hisse un peu plus haut. Un sentier mène ensuite à un petit étang, à 600 mètres d'altitude, niché au pied de gigantesques falaises. La plupart des marcheurs stoppent leur randonnée ici, en faisant le tour de ce discret plan d'eau. Car un coup d'oeil suffit pour comprendre qu'aller plus haut est une toute autre paire de manches.
Jour 3 : Ile de Skye & Sgurr Alasdair (992 m)
Je repère à droite une trace peu marquée qui monte très raide dans un pierrier. Ce doit être le point faible de la montagne. La montée est rude dans des éboulis roulants et sur un terrain rendu glissant par les trombes d'eau tombées ces derniers jours. La trace pénètre alors dans un couloir resserré bordé de grands murs rocheux où chutent quelques cascades. Au prix d'un long effort je débouche sur la ligne de crête, au niveau d'une brèche qui s'élève à 960 mètres. Le sommet est donc tout proche désormais ! A l'aide de ma carte je le localise rapidement sur la droite. L'arête qui y mène est aérienne mais ne comporte pas de passage difficile. Je reste malgré tout très vigilant car le rocher est humide, et dès que les blocs sont inclinés mes appuis ne tiennent plus. La présence de lichen transforme ce terrain en patinoire. En posant un peu les mains j'accède prudemment au sommet du Sgurr Alasdair (992 m).
Il manque à cette montagne quelques rochers pour dépasser la barre des 1000 mètres. Mais sa faible altitude est trompeuse. C'est un sommet escarpé, difficile, réservé aux montagnards expérimentés. Sa situation en bordure de mer lui donne une véritable prestance. La chaîne des Cuillins correspond en fait à une longue arête rocheuse s'étendant sur une vingtaine de kilomètres, et constituée d'une succession de sommets d'altitude similaire. Le parcours de cette arête se fait en général sur deux jours et représente la plus belle course que l'on peut réaliser au Royaume-Uni.
Tourmente sur les Cuillins
Le sommet est aujourd'hui pris dans les nuages. Une fois encore je ne pourrai pas profiter du paysage... Dommage car je me faisais une joie de contempler depuis le haut cette île de Skye en parcourant une partie de l'arête des Cuillins. Avec les conditions météo du jour, pas question de me lancer sur l'arête. Aucune prise de risque inconsidérée. Je vais tranquillement redescendre par ma voie de montée. Sous la bruine, toujours.
Jour 4 : Wallace Monument & Edimbourg
Ultime jour sur les terres écossaises. Pas de randonnée aujourd'hui. Je me transforme en touriste lambda pour cette journée consacrée aux visites. Quelques détours tout d'abord sur la route qui doit me conduire vers Edimbourg. Je commence par le château de Kilchurn, une ruine isolée sur le Loch Awe, près de la forêt d'Argyll. Puis je file jusqu'à la ville de Stirling, pour visiter le joli monument érigé à la mémoire de William Wallace, héros national qui mena son peuple lors des guerres d'indépendance contre l'occupation anglaise. Enfin je termine mon séjour par une visite d'Edimbourg, capitale du "royaume". Son château notamment, qui domine toute la ville et que l'on pourrait explorer pendant des heures. Puis balade dans Old Town, au crépuscule. Quelques concerts de cornemuse. Des gens regroupés dans les bars pour suivre la coupe du monde de rugby... Une ambiance chaleureuse, qui plus est sous un ciel clément. Tout cela avant de revenir vers l'industrielle Glasgow où l'avion doit me renvoyer vers ma douce France.
escalade... Sur ce site internet dédié à nos aventures vous trouverez des récits complets, des photos, des vidéos et diverses informations concernant toutes les expéditions que nous avons réalisées à ce jour dans le monde entier. Bonne visite !
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